Réflexes Archaïques


          RÉFLEXES ARCHAÏ QUES, TR OUBLES DE LA POSTURE ET DES APPRENTISSAGES

 

    Qu'est-ce qu'un Réflexe Archaïque ?

 

     Les réflexes archaïques sont des mouvements automatiques et involontaires que l’on observe chez le nouveau-né déclenchés par des stimuli internes/externes spécifiques.

 

    Leur présence est le signe du bon développement du système nerveux et du tonus musculaire du bébé. C’est pourquoi le pédiatre en contrôle systématiquement quelques-uns lors du premier examen à la maternité.
Certains apparaissent pendant la vie fœtale, d’autres pendant l’accouchement, et quelques uns dans les semaines qui suivent. Ils sont essentiels à la survie du nouveau-né (Ex: réflexe de recherche du sein puis celui de succion, etc...).

 

Après leur apparition, chacun de ces réflexes (on en a observé environ 70) a une phase d’activation plus ou moins longue, puis d’inhibition. Ce programme est commun chez l’être humain.

                           

 

    À la naissance, toutes les parties du cerveau sont en place mais ne fonctionnent pas encore pleinement. Si tel était le cas, la taille du cerveau serait telle que le crâne ne pourrait passer dans le canal uterin lors de la naissance. Le nouveau-né va donc devoir « terminer » la maturité de son cerveau dans les mois suivants. Pour que l’enfant puisse se servir de son cerveau comme d’un « outil » à part entière, des connexions entre ses différentes parties doivent être établies.

 

    C’est grâce aux mouvements réflexes de son corps et aux multiples stimuli sensoriels expérimentés à travers le mouvement, que les fibres nerveuses vont pouvoir se développer et former un réseau de communication entre toutes les parties de son système nerveux.

 

        Cette activité motrice primaire de l’enfant est la source de son développement sensori-moteur et cérébral, qui à son tour, devient la fondation pour ses futurs mouvements intentionnels, ses apprentissages et enfin son développement intellectuel et émotionnel. Chaque réflexe développe une capacité sensorielle, cognitive et motrice avec les connexions neuronales nécessaires. 

 

    Quelques exemples

Page en cours de réalisation

 

    La phase d'intégration

 

    La phase d’intégration se déroule pour la majeure partie des réflexes avant l’âge de 1 an mais elle peut se prolonger jusqu’à 3 ans environ (jusqu’à l’âge d’un an, les connexions du système nerveux se développent à raison de 4,7 millions par minute).

 

                    

 

    En fait, les mouvements ont besoin d'être répétés encore et encore jusqu'à ce que le schéma réflexe s'intégre, c'est à dire cède peu à peu la place à un mouvement contrôlé, volontaire et intentionnel et ne soit plus observable. Par exemple, le réflexe de grasping (si vous mettez un doigt dans la main du bébé, il ne peut s’empêcher de le serrer fortement), se transforme peu à peu en un mouvement volontaire chez le petit enfant. Celui-ci va progressivement être en mesure de décider s’il souhaite (ou non) prendre/lâcher n’importe quel objet.

 

    Un enfant dont les réflexes ont été suffisamment activés, puis intégrés, ressent un état de sécurité intérieure. il a une compréhension mature de lui-même tant sur le plan physique qu'émotionnel et par conséquent, une meilleure compréhension des autres et de son environnement. Il renforce peu à peu ses facultés d'adaptation.

 

                             

 

    En cas de non intégration

 

    On a en effet constaté que chez des enfants ou des adultes, certains réflexes, soit ne s’étaient pas bien développés, soit ne s’intégraient pas complètement.

Les découvertes récentes en neurosciences ont montré que si certains réflexes ne se développent pas, l’enfant va vite manquer de tonus musculaire, ce qui va retarder son développement moteur, générer un faible réseau de communication entre les parties du cerveau et entraîner des difficultés d’apprentissage.

 

"Les réflexes des nourrissons influencent le développement moteur du nourrisson et ce dernier est d'une importance crucial pour le développement du cerveau, pour les processus mentaux et intellectuels de la vie future de l'individu. Non seulement les réflexes archaïques constituent la base neurologique pour développer le contrôle de nos mouvements, mais ils sont importants car ils nous protègent et nous aident à survivre dans des situations de stress."    S. MASGUTOVA

 

    Si les réflexes se développent mais ne s’intègrent pas au système nerveux, ils vont rester plus ou moins actifs et constituer pour lui une gêne dans l’acquisition des apprentissages. En effet, cela va par « surcharge » du système nerveux en réduire de ce fait la disponibilité ; l’apprentissage ( physique, émotionnel ou cognitif ) s’en trouve affecté. Le système nerveux ne pourra pas atteindre sa pleine maturité bien que l'enfant soit tout à fait intelligent. 


 

    Il est essentiel de comprendre que la rémanence de plusieurs réflexes archaïques constitue pour l’enfant ou l’adulte un stress corporel tel qu’il lui est très difficile de se consacrer pleinement à ses objectifs d’apprentissage. Son énergie va être dépensée en premier lieu à l’élaboration de stratégies posturales pour rechercher une sensation de sécurité : ainsi, on peut voir très souvent dans une classe des enfants enrouler systématiquement leurs jambes autour des pieds de leur chaise, ou encore s’asseoir à califourchon avec une jambe repliée sous une fesse, etc.

Ce sont autant de petits gestes automatiques pour « verrouiller » ce corps qui intérieurement a envie de bouger dans tous les sens comme lorsqu’il était bébé afin de créer ce réseau de fibres nerveuses qui lui fait défaut aujourd’hui. Dans ces conditions, on comprendra que l’enfant n’a pas accès à tout son potentiel d’apprentissage.

 

    L'ensemble de ces réflexes, fondement du système tonique postural, codent la motricité, les chaînes musculaires, la posture et la vision. Leur diagnostic est aujourd'hui devenu un élément indispensable à la prise en charge des déséquilibres posturaux de l'enfant mais aussi de l'adulte.

 

A savoir: Certains réflexes qui s'activent pendant et grâce à la naissance sont les prémices du ramper et du 4 pattes. Il a été constaté que la plupart des enfants dont les réflexes n'avaient pas été intégrés étaient nés soit par césarienne, soit à l'aide de forceps, ou encore que l'accouchement avait été très rapide, ou que la mère avait reçu des pressions sur le ventre, le bébé avait le cordon autour du cou, ou était né prématurément, etc... Ces enfants n'ont pour la plupart pas marché à 4 pattes, étape qui permettrait en fait la spécialisation des hémisphères cérébraux droit et gauche, et la mise en place d'une bonne latéralisation. 

Attention: cela ne signifie pas que si votre enfant n'a pas marché à 4 pattes, il rencontrera forcément des difficultés d'apprentissage bien heureusement ! 

 

    Signes évocateurs d'activité de réflexes

 

    Si votre enfant ou vous-même présentez quelques-uns des troubles listés ci-dessous au point d’en être gêné, on peut alors penser que certains des réflexes ne sont pas intégrés. Ces signes nous guident également et nous permettent de repèrer quels réflexes spécifiques sont à travailler en priorité dans le cadre de l'objectif émis par la personne.

 

  • Manque de concentration, se laisse distraire facilement

  • Incapable de se concentrer sur une voix si des bruits de fond existent

  • Ne tient pas en place debout, se tient mal assis

  • Enroule ses jambes autour des pieds de sa chaise

  • Maladroit, se cogne partout, n’a pas le sens de l’équilibre

  • Réagit de manière incontrôlée

  • Trébuche et tombe fréquemment

  • Cherche des excuses pour pouvoir bouger tout le temps

  • Frappe les talons lorsqu’il marche ou marche sur la pointe des pieds

  • Ses semelles sont inégalement usées

  • Troubles de la posture (ex. : scoliose,...)

  • Aime se balancer sur une chaise

  • Envahit l’espace des autres

  • Troubles de l’attention

  • Hyperactivité

  • Distrait, changeant, émotif, anxieux, timide, rêveur

  • Grande fatigue après la classe

  • Mauvaise coordination

  • Troubles du comportement nerveux, vulnérable, agressif, en retrait, impulsif, violent, insensible à la punition

  • A peur de tout, a des phobies qui le gênent profondément

  • Est très angoissé, voir a les mains moites

  • Tensions dans le corps, dans le visage

  • Mâchouille ses vêtements, stylos...

  • Bave, suce son puce tardivement, présente des tics, mange très salement

  • Tient son crayon très serré et avec force

  • Ouvre la bouche pour attraper une balle, découper avec des ciseaux, etc

  • Roule en vélo ou nage avec grande difficulté

  • Gauche au jeu de ballon

  • Evite les activités physiques

  • Ne peut pas faire des exercices simples de coordination bilatérale ou est en retard dans son développement (ex. : sauter à la corde)

  • A eu beaucoup de difficultés à faire de la bicyclette

  • Ne peut pas faire des roulades

  • A du mal à grimper à l’échelle ou à prendre l’escalator en montant ou descendant

  • Ses parents ont mis leur enfant dans un trotteur

  • Il n’a jamais rampé et il n’a pas fait de quatre pattes, grillant ainsi certaines étapes…

  • A du mal à s’organiser

  • Est toujours dans l’impatience : à peine une activité commencée, il demande tout de suite quand c’est fini.

  • Mauvaise notion du temps, du rythme.

  • A du mal à se projeter dans le temps ; il veut tout et tout de suite

  • A du mal à s’orienter

  • Rencontre des problèmes de latéralisation

  • A besoin de lire en suivant les mots avec le doigt

  • A une faible compréhension en lecture

  • N’aime pas lire

  • N’aime pas écrire

  • Mauvaise expression orale, bégaiement, communication difficile sous stress

  • Grammaire, orthographe et épellation difficiles

  • Présente un travail avec beaucoup de ratures

  • A une écriture très irrégulière

  • Ecrit en montant sur le côté

  • Ecrit en étant complètement renversé sur son cahier ou sur le côté

  • Recopie les mots du tableau avec beaucoup d’erreurs

  • Confond des lettres : b et d, p et q…

  • Connaît des signes de dyslexie, de dyspraxie, de dyscalculie, de dysorthographie…

  • Est plus intelligent que ne le reflètent ses performances scolaires

  • Présente des problèmes de graphisme, de copie

  • Semble ne pas bien voir ou fait répéter souvent sans être malentendant ou mal voyant

  • A du mal avec les activités qui demande une motricité fine

  • Ne sait toujours pas, malgré son âge, nouer seul ses lacets ou mettre les boutons dans les boutonnières de ses vêtements

  • Pieds sensibles ( n'aime pas mettre ses chaussettes et ses chaussures )

  • Hypersensible, ne supporte pas la lumière vive, les odeurs fortes

  • Il est très chatouilleux, ne supporte pas d’être touché

  • Est dérangé par les étiquettes des habits

  • Sursaute au moindre bruit

  • Est hypersensible sur le plan émotionnel

  • Déteste les imprévus ou les changements dans les habitudes

  • Semble détaché du réel, « ailleurs »

  • Pleure tout le temps voire hurle sans raison

  • Manifeste un comportement irrationnel, agressif

  • Est facilement frustré

  • Perd facilement ses vêtements ( à l’école, au vestiaire…)


Ces signes laissent à penser à la présence d’un retard dans le développement moteur et sensoriel non pathologique de l’enfant, sans rapport avec le niveau d’intelligence et qu’un examen des réflexes profonds ainsi que leur intégration sont souhaitables.


 

Et plus particulièrement chez l'adulte, les troubles pouvant être en rapport avec la présence de réflexes non intégrés et actifs durant des décennies parfois seront :

- Cervicalgies, lombalgies, coxarthrose,

- Raideurs et tensions musculaires récurrentes du dos et des membres, troubles posturaux

- Déformations du pied ( pied creux, pied plat, hallux valgus, orteils en griffe, Morton,...)

- Douleurs de l'hémicorps

- Comportement parfois excessif ( colères, peurs,...) avec débordements émotionnels

- Maladroit, mauvaise coordination motrice, mauvais dans certains sports,

- Algies des membres supérieurs, du cou par tensions musculaires diffuses ( ex.: épicondylite )

 

    Causes de la non intégration des réflexes

 

    Il existe 3 périodes cruciales dans l’intégration des réflexes primitifs :

        La période intra-utérine toute perturbation médicale ou émotionnelle peut impacter l’apparition et/ou l’intégration des réflexes : une grossesse pathologique, le stress, la posture,…

        L’accouchement : plusieurs réflexes primitifs participent à l’accouchement, toute entrave à ce processus naturel peut influencer l’intégration de ces réflexes : césarienne, déclenchement, forceps, cordon autour du cou,…

        La première année de vie : tout ce qui gêne les mouvements ou l’ordre naturel de développement peut modifier la phase d’expérimentation et empêcher l’intégration des réflexes primitifs : parc, trotteur, transat, cosy, jupes pour le 4 pattes…

        Autres causes : maladie, accident, choc émotionnel, toxines….

    Traitement

    Tout d'abord, les signes que présente le patient nous oriente déjà. Le traitement consiste à une identification précise des réflexes restés actifs puis à leur intégration. Celle-ci se fera à l’aide de procédés de reprogrammation du mouvement effectués en cabinet. Ce travail dit de normalisation est indispensable à la bonne intégration du réflexe

Le patient devra ensuite réaliser quotidiennement des exercices "d'ancrage" (type brain gym) durant 3 semaines. Ce travail de normalisation puis d'exercices au quotidien revient à « effacer » ces réflexes et ainsi à les empêcher de nuire. Les effets pourront être visibles à différents niveaux : physique ( coordination et posture ), cognitif ( apprentissage et réflexion ), émotionnel, comportemental, relationnel. A savoir que cette intervention évitera une quantité de troubles plus tard à l'âge adulte.

     Dans la grande majorité des cas, les résultats obtenus perdurent mais il faut savoir qu'au cours la vie, sous l'effet d'un stress (physique, émotionnel ou cognitif), un réflexe peut perdre son intégration et ressurgir.